Regards croisés sur les hussards en France, en Pologne et en Hongrie (XVe – XIXe siècles)

L’image du hussard passe pour type national romantique de la culture européenne qui a une certaine influence jusqu’à nos jours dans plusieurs pays. Les Hongrois, les Polonais et les Français sont particulièrement attachés à ces souvenirs des cavaliers qui se manifestent sous formes différentes. La victoire des fameux hussards noirs de la bataille de Kahlenberg (1683) représente une des scènes les plus glorieuses de l’histoire militaire polonaise. De même, l’image des hussards des guerres d’indépendance hongroises symbolisent toujours de manière forte l’identité nationale hongroise. Cette image avait une forte influence sur d’autres civilisations, notamment en France où la mémoire des hussards célèbres comme le maréchal Berchény, le comte Turpin de Crissé ou le général Lasalle sont toujours vénérés. Parmi les pays européens, c’est en France où l’on s’attache le plus à ce symbole d’origine centro-européenne et où il existe même l’unique Musée international des hussards dans la ville de Tarbes.

Il est certain que les histoires des pays d’Europe centrale sont peu connues en France, néanmoins certaines idées emblématiques persistent depuis des siècles et offrent des stéréotypes liés au caractère national guerrier et à l’esprit militaire de ces peuples. Les images comme celles des hussards et des autres cavaliers d’Europe centrale (uhlans, croates etc.) sont toujours vivantes dans l’opinion occidentale sans avoir de véritables bases de connaissances historiques. L’époque des Lumières nous apparaît souvent comme celle de la diffusion de la culture française en Europe. Néanmoins, à la même époque, la France bénéficiait également d’une diffusion des cultures de guerre d’Europe centrale et orientale dont l’importance n’est pas à démontrer.

Prenant la suite du colloque organisé au Musée de l’Armée en 2005 sur les Armes et les cultures d’armes, nous nous proposons à réfléchir sur les spécificités de l’image des hussards dans les trois différents pays à partir des cas de figure précis présentés par des spécialistes internationaux. Trois ordres d’interrogations nous paraissent ainsi émerger :

  • Le premier s’efforce de présenter les principales étapes de l’évolution de l’arme des hussards dans les différents pays tout en soulignant les particularités des hussards polonais et hongrois dans les périodes des guerres avec les Ottomans, Tatars, Impériaux, Russes, Suédois etc. Quelles sont les traits caractéristiques des premiers hussards en Europe centrale ? Quelles sont les différentes étapes de leur évolution dans les guerres à partir de la fin du moyen âge jusqu’au XIXe siècle ? Quelles étaient les raisons de leurs succès et expansion en Europe occidentale ? Quels sont les sources historiques qui en parlent ? Quels sont les principaux personnages militaires qui avaient reconnu leur utilité dans la tactique militaire moderne ?
  • La seconde section du colloque essaie de réunir des spécialistes de la conservation du patrimoine, des associations, des collectionneurs des différents pays. Quelles sont les principaux musées où on conserve les collections les plus précieuses du patrimoine de hussards ? Y a-t-il des collections cachées ? Quelles sont les moyens de la mise en valeur du patrimoine (par ex. la revue Vivat Hussar) ? Quels peuvent être les les éléments du transfert culturel entre les deux civilisations ?
  • Le troisième axe du colloque essaie d’examiner l’influence du succès militaire des hussards dans d’autres domaines de la civilisation, comme la littérature et les arts et dans un sens plus large dans la mémoire collective. Quelle était l’influence de l’image des hussards sur la littérature des différentes nations ? Quels sont les œuvres d’art les plus symboliques qui reflètent une certaine identité nationale ? Y a-t-il des images négatives liées au phénomène des hussards (par ex. les « hussards noirs » de Charles Péguy en France ou les « hussards Bach » en Hongrie) ? Dans quelle mesure l’image des hussards était-elle véhiculée par les arts populaires ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

Les spécialistes du Centre de recherches en sciences humaines de l’Académie hongroise des sciences en collaboration avec leurs collègues du Centre de recherches de l’Académie des sciences polonaise à Paris, de l’Institut Hongrois de Paris et du Musée de l’Armée-Invalides organisent un colloque scientifique sur ce phénomène européen.

Programme détaillé

Programme horaire

20 maja 2019 - Hôtel des Invalides - musée de l'Armée

21 maja 2019 - matinée : Institut Hongrois de Paris ; après-midi : Académie Polonaise des Sciences à Paris

Date

20 - 21 Mai 2019
Expiré!

Heure

09:50 - 18:00

Organisateur

Centre Scientifique Académie Polonaise des Sciences

collaborateur

Académie Hongroise des Sciences
Institut Hongrois de Paris
Musée de l'Armée - Invalides