C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la mort de Karol Modzelewski, décédé à Varsovie le 28 avril 2019. Un grand historien et un grand homme. Les paroles s’avèrent malhabiles pour décire le vide qu’il a laissé. Encore en début de ce mois d’avril, il participait à la soirée qui lui était consacrée à l’occasion de la traduction française de son autobiographie « Nous avons fait galoper l’histoire : confessions d’un cavalier usé » parue aux éditions Maison des sciences de l’homme.

Karol Modzelewski a été engagé dans la vie politique dès son plus jeune âge : en 1964, dans une lettre ouverte au parti, il critique la ligne politique de la POUP ; en mars 1968, il est l’un des organisateurs des manifestations étudiantes à l’université de Varsovie.  C’est à lui que nous devons le nom « Solidarność » adopté par le syndicat nartional, dont il était  le premier porte-parole. Emprisonné et interné à plusieurs reprises pour son activité d’opposition, il a passé en prison près de neuf ans. 

Après la chute du communisme, sénateur dans les années 1989-1991. Ensuite professeur à l’Université de Wrocław (1992-1994), puis à partir de 1994, professeur à l’Université de Varsovie. Membre de l’Académie Polonaise des Sciences, son vice-président de 2007 à 2010.

Il reste une autorité morale, un homme d’une grande sagesse et d’une rare sensibilité sociale.